-Cé mon p’pa ké l’plus for..
-Mais non, petit, pas vrai. C’est la nature qui est la plus forte..
-Ben là, mon p’pa y chauffe un gros truck, un 18 roues, pis m’appelle pas petit, chu pas p’tit
-Oui, gamin, mais c’est quand même la nature la plus forte
-Be, si té si malin, di moi kesse kel fait mieux la nature
-Regarde bien, petit,Regarde bien,dans le goudron là-bas
Y’a la vie qui s’en vient..

-Ben, y’a rien là…
-Tu vois, petit, la nature elle commence comme ça. Une petite graine.
-Comme la petite graine que maman a dit que papa a mis?
-Oui, un peu comme ça.mais la nature elle est têtue. Elle continue, elle insiste
et ça finit comme dans la cour de l’école.
-Bientôt la nature elle aura remplacé le goudron par de l’herbe. Comme ça pas besoin de poser une pelouse synthétique.
-Ouin..
-Et t’en dis quoi, petit?
-M’appelle pas petit..
Dans un livre d’Hubert Reeves, Compagnons de voyage, un passage du chapitre « cantate du minéral et du végétal » avait retenu mon attention.
C’est en voyant le goudron de la cour d’école digeré par de l’herbe que j’ai repensé à ce livre.
« Les capacités d’adaptation de la vie sont proverbiales. Il suffit pour s’en convaincre d’observer les faunes et les flores de notre planète. Il n’y a ratiquement
pas d’endroit où la vie n’à pas réussi à s’implanter. Ainsi en est-il des déserts les plus secs, comme des étendues glaciaires des régions polaires. Les astuces les plus extravagantes sont mises en oeuvre pour permettre aux plantes et aux animaux d’y installer leurs niches »
Vous êtes vous demandé si après la disparition de l’humanité sur la terre, la nature finira par effacer toute trace visible de son passage?
Bon dimanche à toutes et tous.
Ps, mes excuses à J. Brel pour l’emprunt…