Déambulation dans Homa

J’aime bien me balader sans but précis dans un quartier de la ville.  Ce quartier c’est Hochelaga-Maisonneuve. Il a été à une époque le quartier ouvrier francophone de la ville. Il est aujourd’hui des quartiers les plus pauvres de Montréal. Le revenu moyen par ménage est presque cinq fois moins élevé que celui du quartier le plus riche (Westmount).  Aujourd’hui, de nouveaux habitants viennent changer un peu le visage du quartier.  Ce sont les nouveaux habitants qui ont choisi de l’appeler. Homa (Hochelaga-Maisonneuve)

C’est un endroit que je trouve vivant.

 

Homa, c’est  aussi un endroit où il peut t’arriver des choses amusantes.

-J’étais  à photographier le dépanneur fermé, quand une dame âgée, tirant son chariot à commissions s’est arrêtée près de moi. Elle a sorti une cigarette (sans doute une « à plumes ») l’a allumée en me regardant. En soufflant sa première bouffée, elle m’a demandé:

« vous connaissez Duplessis »?

Pour ne pas avoir l’air trop « habitant » je lui ai répondu « je me souviens ».

Et elle a continué:

« lui il avait rien volé, z’ont dû se cotiser pour payer ses funérailles »…

Il m’a fallu un moment pour comprendre que les mouvements syndicaux de la police de Montréal ne touchent pas que ceux qui sont visés par les affiches sur les autos:

 

-Quelques minutes après avoir laissé la brave madame, une autre est venue au devant de moi.

« tu peux tu venir aider mon chum à rentrer un meuble dans son char? »

Ça ne me tentait pas trop, mais je me suis quand même dirigé vers une vieille mini-van à l’arrière de laquelle un type malingre et sans âge attendait à coté d’un meuble à tiroir.

Je n’ai pas eu le temps d’arriver qu’un passant s’est adressé à celui qui attendait de l’aide

« La madame, elle te l’a tu donné le meuble? »

L’autre n’a pas répondu.

« C’est pas parce qu’il est sur le bord de la rue, qu’il est à tout le monde »..

Là j’ai compris que pour un peu j’étais complice d’un vol…

Ah, il s’en passe des choses dans Homa.

Bon dimanche à toutes et tous.

 

Just for fun

Bon, la SSJB va sans réprouver ce titre. Une provocation pour eux.

No matter.

En visitant le site d’une photographe, je suis tombé sur une image, que j’ai eu envie de « détourner », parce qu’en voyant cette image, j’ai imaginé ce qu’il lui racontait à l’oreille:

histoirescoch

 

 

 

 

Le photographe en question, c’est Michel Vanden Eeckhoudt. Il photographie en noir et blanc. Et les animaux sont souvent présents dans ses images.

Il y a souvent de l’humour dans ses photos:

 

Souvent de l’humour en noir et blanc.

 

 

Et parfois ses images deviennent  noires:

 

Très noires:

 

Le magazine Suisse Le temps.ch lui consacre souvent des articles et le questionne:

« Le Temps: Il y a comme un choc entre la forme très maîtrisée de vos images et un contenu souvent drôle ou absurde. Pourquoi?

Michel Vanden Eeckhoudt: J’aime l’humour, il me semble être un ingrédient indispensable à la majorité des créations. Je parle d’un humour de qualité, c’est-à-dire dans lequel il y a du tragique. C’est cela, le doux-amer; chaque instant a deux facettes. On finit par danser sur les tables à la fin d’un enterrement, ou par se taper sur la gueule à la fin d’un mariage.

– Pourquoi cet attrait pour les animaux?

– Mon père était professeur de biologie, j’ai grandi entouré de bocaux de mygales. J’ai eu des enfants très jeune, à l’âge de 23 ans, ce qui m’interdisait les grands reportages à l’étranger que faisaient mes collègues. J’ai été condamné aux petites histoires. Mais je ne trouve pas amoindrissant de s’intéresser aux animaux. »

Moi, il ne me laisse jamais indifférent. Vous pouvez voir sa page ici:

http://www.agencevu.com/photographers/photographer.php?id=83

Bon week-end… (oui, oui, je sais, la SSJB et l’OQLF vont chialer)

 

À la recherche du temps perdu.

À force de fouiller dans une boite pleine de vieux négatifs, j’en suis venu à me poser une question.

Quelqu’un m’a dit une fois, sur le blogue, « tu t’en poses trop des questions ». C’est vrai, je me pose souvent des questions. Mais ça c’est quand je suis occupé à des choses répétitives qui n’occupent pas mon cerveau.
J’étais occupé à photographier de vieux négatifs, et je me suis posé la question suivante:

L’aspect ancien d’une chose renforce t-il la sensation de passé?

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Si je lis une vieille lettre sur son support d’origine, est-ce que les mots
auront la même ancienneté que si je lis le texte réécrit sur un écran d’ordinateur?

Si je regarde une photo vieille de passé soixante ans, j’ai la sensation du temps qui a passé.

Aujourd’hui, avec les techniques numériques, on peut imaginer que les images vont traverser le temps sans vieillir matériellement. Quand mes enfants auront passé soixante dix ans, vont ils avoir la même sensation de temps passé en voyant des photos d’eux restées nettes et intactes?

J’ai trouvé un bout de texte qui parle de nostalgie et de vieilles choses.

C’est dans « À la recherche du temps perdu. »

« Et ma grand’mère les avait achetés de préférence à d’autres comme elle eût loué plus volontiers une propriété où il y aurait eu un pigeonnier gothique ou quelqu’une de ces vieilles choses qui exercent sur l’esprit une heureuse influence en lui
donnant la nostalgie d’impossibles voyages dans le temps. »
Marcel Proust, du coté de chez Swann.

Qu’en pensez vous?

Pour ceux qui sont interessés par la technique:
Il est possible de photographier des vieux négatifs avec un simple numérique.
Il suffit de trouver un moyen de l’éclairer par derrière. J’utilise la tête d’un vieil agrandisseur.
En utilisant un mode macro on peut facilement obtenir des fichiers de plusieurs méga-pixels.

Beaucoup de logiciels photo proposent des réglages automatiques pour passer de l’image négative à l’image positive. Mais pour ceux qui se servent (comme moi) de Lightroom c’est moins automatique, mais faisable.

Lorsqu’un image positive est ouverte dans LR, la courbe des tonalités à droite, a l’allure comme ci dessous. (courbe à gauche en bas, et le contraire à droite):

neg1

 

Lorsque j’ouvre un fichier « négatif », la courbe  a la même apparence:

neg2

 

 

 

 

 

 

 

Il suffit d’inverser la courbe des tonalités en se servant de la souris:

neg3

 

 

 

 

 

 

 

Côté gauche, puis côté droit. ( où l’inverse selon vos convictions politiques..)

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Une fois terminé, il est possible d’enregistrer cette courbe « personnalisée » , (j’ai appelé ça négatif) pour pouvoir l’utiliser plus facilement par la suite.

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L’image positive obtenue est en couleur et apparaît bleutée:

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Il n’y a plus qu’à  jouer avec la saturation et les réglages pour obtenir « une de ces vieilles choses qui exercent sur l’esprit une heureuse influence en lui donnant la nostalgie d’impossibles voyages dans le temps ».

Votre avis est le bienvenu.

Bonne journée à toutes et tous

 

Passons de l’art abstrait à l’arabesque.

C’est un peu  nul comme titre, non?

Des chemins dans des labours, des flaques d’eau, un peu de froid et la nature se laisse aller à des graphiques fantastiques, pour le plus grand plaisir du photographe.

Certains prétendent que la nature a horreur de la ligne droite.

Qu’en pensez vous?

Bon dimanche à toutes et tous

 

 

J’ai le coeur pris dans les barbelés.

« J’ai le coeur pris dans les barbelés ».

J’avais pensé titrer: « J’ai le fond de pantalon pris dans les barbelés »

Mais j’ai renoncé. Je trouve que le coeur, ça fait  plus poétique. Pas vrai?

 

J’aime bien les barbelés. En photographie, ça change des mésanges et des jolies fleurs (Une jolie fleur dans une peau de vache,Une jolie vache déguisée en fleur)

Photographier les barbelés! Joseph Glidden n’imaginait sans doute pas que son invention allait aussi donner un sujet  de photo cent cinquante ans plus tard.

Bonne fin de semaine à toutes et tous.

 

L’art abstrait, vous savez ce que c’est? Vous?

L’art abstrait, qu’est-ce c’est?

Vous savez, vous, ce qu’est l’art abstrait?

Moi, pas. Je n’ai toujours pas compris.

Oh, j’ai lu, à propos de l’art abstrait. Sur Wikipédia,  même dans le Journal de Montréal.
Ça doit être trop abstrait pour que je comprenne.

Oui, j’ai lu, et aussi je me renseigne.
J’en parle, je pose des questions autour de moi.
Tenez, lui, par exemple, je lui ai posé la question.

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« dis moi, porcinet, tu sais ce que c’est l’art abstrait? »
Il a paru franchement contrarié pour ne pas dire plus et m’a répondu..

« tu me parles à moi?, de lard abstrait? Tu me niaises tu, toué là? »

Me suis demandé si c’était du l’art ou du cochon..

Ça fait que finalement, l’art abstrait, je sais toujours pas et c’est pas ça qui va m’empêcher de faire des photos.

Concrètement, vous les trouvez comment, celles là?

Bonne journée à toutes et tous.

Léproserie forestière.

Wikipédia dit:

« Une léproserie (ladrerie, maladrerie ou maladière) est un lieu d’isolement et de prise en charge des malades de la lèpre.

On les trouvait au bord des routes et leurs chapelles étaient souvent dédiées à saint Lazare ou à Marie-Madeleine.

Au Canada, certains lazarets étaient isolés sur des îles : l’île de Sheldrake (1844-1848) au Nouveau-Brunswick, puis l’île d’Arcy (1891-1924) et l’île de Bentinck (1924-1957) en Colombie-Britannique. Le lazaret de Tracadie(1849-1965) a remplacé celui de l’île de Sheldrake.

La léproserie de Fontilles en Espagne héberge toujours une quarantaine de patients. »

En me promenant dans les bois du parc Chartrand à Longueuil, je suis tombé sur un endroit bizarre.  Un endroit où semblaient regroupés des arbres malades.

C’est ce qui m’a fait penser aux léproseries.

Mais on n’isole pas les arbres malades. À moins que la nature s’en charge.

Avez vous déjà vu ça?

Bonne journée à toutes et tous.

ps, à celles et ceux qui s’intéressent à la météo.. Ici il neige.

Le cri du cormoran le soir au dessus des jonques…

 

Y’a pas d’jonques? Y’a pas d’jonques..

Je sais, il n’y a pas de jonques sur la rizière des prairies. Enfin,  la rivière des prairies.

Mais il y a des cormorans sur la rivière des prairies. Et il n’en faut pas plus pour faire le lien entre mon cormoran et Michel Audiard.

Il est bizarre mon cormoran, je lui trouve une drôle de tête parfois. Presque vindicatif…

 

Bizarre, et perché sur une patte sur sa branche, il me fait penser à un dindon, je lui trouve même l’air un peu con

 

Ps, Je disais trouver un air un peu dindon à ce cormoran.. Durdan m’a fait remarquer qu’il semblait avoir un hameçon planté dans la patte.. c’est vrai:

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Là, du coup c’est moi qui me sens un peu con…

Bonne journée à toutes et tous.

 

 

Je me suis remis à la course à pied….

Si si, sans rire..En fait j’ai tenté de me remettre à la course à pied.

C’était dans les chemins du parc de la nature du Mont Saint-Hilaire.

J’ai même essayé de faire deux choses en même temps.

Courir et photographier.

Et bien, je peux confirmer, courir et photographier, ça fait partie de ces choses que l’on ne peut pas faire en même temps.(*)

(*) Ça me fait penser à cette histoire que je trouve amusante:

Je crois que c’est de Coluche

« J’aime bien manger épicé, mais pas en même temps »

Bonne journée à toutes et tous

 

 

 

Rebelle, bohème ou fatigué?

Il faut, je crois, prendre le temps d’expliquer le pourquoi de mon questionnement: « un blogue, à quoi bon? »

Pendant longtemps, j’ai travaillé. Ça vous allez me dire, t’es pas le seul..
J’ai travaillé dans des postes à responsabilité, dans une entreprise commerciale.
Le matin, envie ou pas, il me fallait bien « y aller ».
Une des premières choses que je faisais, le matin, c’était de lire les résultats de la veille. Analyser des statistiques.
Depuis quelques années, à la retraite, pour mon plaisir, je fais vivre un blogue.
Petit à petit s’est installé une routine.
Le matin, voir les résultats de la veille, consulter des statistiques(1).
Souvent, je me suis surpris à poster des articles, des photos, un peu par habitude,
presque par obligation.

C’est cette sensation   qui m’a fait me poser des questions.

Mon blogue est-il devenu une obligation?

Un jour, une personne qui suit mon blogue depuis des mois, m’a dit
« te lire et voir tes photos m’apporte du bonheur »

Une autre personne m’a écrit pour me dire:

« je suis comme à peu près tous ceux qui t’ont répondu, je vais toujours voir ton blogue avec beaucoup de plaisir. Je serai fru(2) si tu arrêtais ! »

Je ne vais donc pas mettre la clé dans la serrure. Mais continuer d’une façon différente.

À partir de maintenant, je vais poster sur ma page, seulement quand ça va me tenter. Pas par obligation ou habitude  mais par envie.
Pour ne pas tomber dans le travers du « devoir conjugal » en me soumettant au « devoir blogual(3) »

Il n’y aura pas de rythme régulier. Pourquoi ne pas avoir envie deux fois dans la même journée et rien pendant une semaine.
(1) les statistiques offertes par WordPress sont étonnantes. Voir par exemple que des personnes de 39 pays différents à ce jour, sont passées sur ma page, ça donne envie de pousser pour atteindre le 40e pays

(2) fru, de frustré, frustration.
(3) blogal, je sais pas si ça se dit.

 

Bonne fin de semaine à toutes et tous